Dans une lettre au poète Iwan Gilkin (24 mars 1889), Maeterlinck présente La Princesse Maleine, à paraître en juin ou juillet, comme « un drame assez long, en cinq actes, pour un théâtre de fantoches ». Cette précision apparaît aussi, la même année, en sous-titre dans la liste de ses oeuvres telle qu'elle figure dans l'édition originale de son recueil de poèmes Serres chaudes: « La Princesse Maleine. Drame en cinq actes pour un théâtre de fantoches ». La référence au « théâtre de fantoches » est liée aux discussions de Maeterlinck avec son ami Charles Van Lerberghe, né à Gand comme lui, qui publie la même année Les Flaireurs, « légende originale et drame en trois actes pour un Théâtre de fantoches », mais elle n'est pas reprise dans les éditions de la pièce.

Toutes les mises en scène connues de la pièce sont pour acteurs. En 1935, elle a été mise en ondes pour la radio.

Dans le château du roi Marcellus, on fête les fiançailles de la princesse Maleine et du prince Hjalmar, mais le père de ce dernier, le roi Hjalmar qui règne sur une autre partie de la Hollande, insulte Marcellus et quitte le château avec son fils. Marcellus veut contraindre Maleine à épouser le Duc de Bourgogne. Maleine refuse et, en punition, est enfermée dans une tour aveugle avec sa nourrice. Lorsqu'elles parviennent à s'évader, elles découvrent le royaume de Marcellus entièrement détruit par la guerre. Elles s'enfuient dans le royaume de Hjalmar. Maleine sous une fausse identité est prise au service d'Anne, reine du Jutland, qui vit dans le château du roi Hjalmar, est devenue l'amante de celui-ci, et veut marier sa fille Uglyane au prince Hjalmar. Maleine se substitue à Uglyane qui avait un rendez-vous nocturne avec le prince et parvient à se faire reconnaître de celui-ci qui la croyait morte. Après avoir essayé de la faire empoisonner, Anne étrangle Maleine en présence du roi qui devient fou de remords et révèle le crime commis par sa maîtresse. Le prince Hjalmar tue Anne puis se suicide.