
Imprimé
21 pages
Auteur(s)
Le Camp de Saint-Maur
La pièce Le Camp de Saint-Maur fait partie du volume I Pupazzi, paru en 1866. Cet ouvrage est principalement composé de monologues (satiriques et humoristiques) en vers, chacun attaché à une personnalité différente. L’auteur note qu’il s’agit d’un livre composé de reflets, de portraits de personnalités et d’actualités, dans lequel il fait preuve de son talent d’imitateur. Les silhouettes articulées des Pupazzi étaient des portraits fidèles des célébrités de l’époque, qu’il tournait gentiment en dérision à travers leur physique ou leur caractère intellectuel.
Lemercier de Neuville dirigeait son castelet en autonomie, en tant qu'auteur, peintre, décorateur et machiniste. Les Pupazzi connaissent leur premier véritable succès lors de la soirée du 28 décembre 1862, dans l'atelier du photographe Étienne Carjat. Le nom Pupazzi est né le même soir, par hasard, et n’a aucun rapport avec le théâtre de marionnettes italien. Le théâtre débute sous la forme de silhouettes articulées. Un an après la représentation des Pupazzi du 10 mai 1864, le peintre Gustave Doré recommande à Lemercier de Neuville de passer aux marionnettes à gaine et de mettre en dialogue ses textes.
Le comique de la pièce repose à la fois sur des clichés colonialistes (le parler "petit-nègre") et sur l'ignorance et la peur des bourgeois face aux troupes coloniales.
Une promenade ratée
Deux familles, les Gobard et les Courbemanche, sont dans une voiture en route pour aller visiter le camp militaire de Saint-Maur. En chemin, ils remarquent un accident qui lance leur conversation. À leur arrivée, ils rencontrent un Zouave et commencent à discuter avec lui. Plus tard, ils se rendent au camp des Turcos (tirailleurs africain) et font connaissance avec le Tambour-major. On leur propose d'aller dîner : tout le monde est là, sauf Agathe, la bonne. Une voix d’homme et des rires se font entendre dans le bois, effrayant les deux familles au moment où elles s'apprêtaient à manger. Agathe réapparaît, mais il commence à pleuvoir, et tout le monde se retrouve trempé, lassé et affamé. Les Gobard et les Courbemanche se disent bonsoir et se séparent. Seule Agathe semble avoir pris du plaisir à ce voyage.
Éditions et traductions
Lemercier de Neuville, I Pupazzi. Paris, E. Dentu, Libraire - éditeur, 1866.
Lemercier de Neuville Louis, I Pupazzi : texte et image, Hachette Bnf, 2012.