La pièce Le Fantôme fait partie du premier volume du Nouveau Théâtre de Guignol, paru en 1898, dans lequel Louis Lemercier de Neuville tente de "remédier" aux défauts du théâtre de marionnettes à gaine, déplacé de la rue au salon. Il cherche à modifier le langage (le parler lyonnais ou l’argot parisien) afin de le rendre plus compréhensible pour tous les publics et à raviver la vitalité de ce théâtre. L’auteur actualise et adapte également le répertoire pour que les pièces puissent être jouées par une seule personne, en y ajoutant des indications techniques de manipulation destinées à guider les amateurs souhaitant s’initier à cet art.

Françoise, la femme de Babylas, se plaint de sa solitude, de l’ivrognerie et de l’avarice de son mari. Elle aimerait voir Isidore, le neveu, qui a été renvoyé de la maison par Babylas. Isidore arrive et raconte qu'il a trouvé un travail comme peintre en pattes de homard, mais qu'il a été chassé. Quand son mari boit, dit Françoise, il commence à la battre. Avant que Babylas ne descende pour dîner, Isidore se cache sous la table. Au dîner, Babylas veut boire, mais il entend des coups répétés sous la table qui se soulève. Babylas, effrayé, prend Isidore, vêtu d’une nappe, pour un diable. Isidore se présente comme le fantôme du frère décédé de Babylas. Il ordonne à ce dernier de recueillir son neveu, de lui donner un bon métier et de ne plus battre sa femme. Sinon, son vin se changera en vinaigre, il n’aura plus d’argent et on le mettra en prison. Babylas prend sa bouteille pour frapper le fantôme. Le drap tombe, Isidore se cache. Babylas appelle sa femme et lui raconte qu’il a vu son frère décédé. Ayant peur d'être pendu, il avoue son comportement négligent et envoie Françoise chercher Isidore. Isidore arrive, Babylas promet de ne plus boire et de ne plus battre sa femme.