Le manuscrit de cette féerie était destiné au répertoire du Théâtre de Marionnettes situé au 68, boulevard du Temple à Paris. Ce théâtre, ouvert au public en 1852, se distingue par un répertoire riche en féeries, tant comiques que didactiques, où l’action magique constitue le cœur de l’intrigue.

Le manuscrit est aujourd’hui conservé dans les archives de la censure des théâtres aux Archives Nationales, sous la cote F/18/1328.

Cassandre tente de convaincre sa fille Colombine d’épouser Polichinelle, mais celle-ci aime Arlequin. Ce dernier rend visite à Colombine qui lui confie ses inquiétudes. On apprend également qu’une fée a prêté à Arlequin sa force magique pour une journée.

À l’arrivée de Polichinelle, Arlequin disparaît. Colombine lance alors un défi : elle le considère trop stupide pour savoir mentir. Elle pose donc une condition : si Polichinelle parvient à mentir, elle l’épousera. Mais si tout ce qu’il dit se réalise, elle acceptera d’épouser Arlequin.

Arlequin, caché, observe la scène. Cassandre rédige une lettre au notaire et, lorsqu’il se demande : « Qui portera cette grande lettre ? », Polichinelle répond qu’elle est assez grande pour s’y rendre seule. À ces mots, la lettre s’envole et part d’elle-même. Puis, au moment où Polichinelle mentionne le notaire, celui-ci apparaît aussitôt. Mais la situation dégénère : sous l’effet des paroles de Polichinelle, le notaire se transforme en âne, puis le diable surgit. Agacé, Polichinelle les traite de « famille de bêtes », et soudain, le décor se métamorphose en une forêt où tous les personnages précédents deviennent des animaux sauvages.

Après l'échec de plusieurs tentatives de mensonge de Polichinelle, Cassandre finit par promettre la main de Colombine à Arlequin. Mais alors que Polichinelle traite Arlequin d’huître, celui-ci se transforme aussitôt. Soudain, le décor change à nouveau, révélant la célébration du mariage de Colombine et Arlequin. Quant à Polichinelle, il jure de ne plus jamais mentir.