Le projet de mise en scène de cette pièce a été conçu en 1922, l’année même où Jean Cocteau en écrit le texte. Georges Auric devait en composer la musique, Jean Hugo concevoir les costumes, et Georges Pitoëff assurer la mise en scène. Le projet n’a cependant pas abouti. En 1950, Sacha Pitoëff, fils de Georges et Ludmila Pitoëff, reprend le projet pour des représentations au THéâtre de la Gaîté Montparnasse . Il en est le metteur en scène, décorateur, costumier et comédien, accompagné de sa guitare, la musique ayant été composée par Jean Wiener. La pièce est ensuite mise en scène en 1960-1961 par Jean Richy dans un spectacle en trois parties intitulé Théâtre forain. En 1995, elle est montée par Jacques Nichet au Théâtres de Treize Vents (Montpellier), avec la compagnie de théâtre de marionnettes Dominique Houdart-Jeanne Heuclin, et avec une musique composée par Valérie Stéphan.

L'intrigue de l'opéra de Jean Cocteau est tirée d'un conte annamite.

Mademoiselle Vu épouse Chuong-Sin, qui part aussitôt à la guerre en France. Pendant son absence, elle donne naissance à leur fils, Dan. Pour combler l’absence de la figure paternelle, elle allume chaque soir une lampe et parle avec son ombre, que Dan prend pour son père.

Cependant, après quatre ans, Sin revient. Il souhaite parler à son fils Dan, qu’il n’a jamais vu. Mais Dan refuse de reconnaître en Sin son père, car pour lui, son vrai père est “celui qui suit maman partout dans la chambre. Si elle se lève, il se lève. Si elle marche, il marche. Si elle s’assoit, il s’assoit.” Ce témoignage de l’enfant provoque un malentendu : Sin accuse sa femme d’infidélité et la chasse de la maison en la traitant de putain, de chienne et de menteuse. Dame Vu quitte alors le foyer et se suicide en se noyant. Lorsque Sin comprend enfin la vérité, il est trop tard pour la sauver : le génie des eaux l’a emportée, avec son père, Monsieur Vu.