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Una fricassea fatale
Una fricassea fatale (Une fricassée fatale) de Berta Barbensi s'inscrit dans la continuité d'une longue tradition dramaturgique en reprenant le personnage du médecin arrogant et incompétent.
On pourrait y déceler une dimension morale, caractéristique du travail pédagogique que Barbensi mène auprès des jeunes, même si aucune intention didactique ou moralisatrice explicite ne transparaît clairement.
Barbensi ajoute à cela la figure de Stenterello, masque emblématique de la tradition théâtrale toscane créé par l'acteur Luigi Del Buono à la fin du XVIIIe siècle. Dans ce texte, Stenterello possède les caractéristiques propre à un serviteur florentin : la naïveté, l'esprit populaire, la capacité à critiquer l'autorité par le rire. Les régionalismes nombreux dans les dialogues renforcent l'ancrage local du texte.
Un faux savant risque de contaminer ses invités
Le professeur Lattanzio Scodinzoli rêve de gloire scientifique : il aspire à devenir célèbre comme Pasteur. Sa femme Orsola rentre de promenade en compagnie de la servante Zerbinetta. Elle est terrorisée par un chien enragé qu'elle a croisé.
Lorsque le serviteur Stenterello vient annoncer que le chien a été abattu, Lattanzio veut récupérer son corps pour ses expériences. Orsola donne à Stenterello les instructions pour préparer le déjeuner dominical, mais le domestique mélange les consignes. Pendant que Zerbinetta presse Stenterello de fixer leur date de mariage, Lattanzio, avec l'aide du garçon Giulebbe, extrait le virus de la rage présent dans le cerveau du chien abattu que lui a fourni le pharmacien Calisto et l'innocule à un lapin de laboratoire.
La cuisinière Gegia conseille Stenterello, désespéré par ses disputes avec Zerbinetta, puis les invités Omobono et Pelagia Paralumi arrivent pour déjeuner. Lattanzio se vante de ses prétendues compétences médicales, et tous se régalent du plat qui leur est servi, jusqu'à ce qu'ils découvrent que le lapin de l'expérience leur a été servi en fricassée.
Pris de panique, Lattanzio menace tout le monde, affirme qu'il a inoculé au lapin le virus de la rage et déclare qu'ils sont tous condamnés et dangereux. Stenterello ressent les symptômes de la rage, un médecin est appelé et la maison est mise en quarantaine.
Heureusement, le pharmacien Calisto révèle qu'il avait donné à Lattanzio un morceau de cervelle frite, reste de son propre déjeuner. Le professeur est déçu de l'échec de son expérience, mais tous les autres sont soulagés. Stenterello déclare à Zerbinetta qu'il ne souhaite pas l'épouser.
Publications et traductions
Berta Barbensi, Una fricassea fatale : commediola in due atti in prosa per burattini, Rocca S. Casciano : L. Cappelli Tip. ed Edit., Collezione Sul palcoscenico 52-53-54, 1906