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Die Zaubergeige
Die Zaubergeige compte certainement parmi les pièces les plus célèbres de Pocci. Elle reprend des motifs et même des airs de La Flûte enchantée, qu'elle compose de manière savante et virtuose avec d'autres emprunts à la littérature populaire - notamment à la légende de Rübezahl dans les monts des Géants - comme à la grande littérature, avec une citation du deuxième Faust de Goethe en épilogue de la pièce. Pocci se livre ici avec bonheur à la parodie et à la caricature, tournant en dérision la musique romantique et l'œuvre du compositeur très célèbre en son temps Giacomo Meyerbeer (1791-1864). Sa satire des petites cours princières allemandes n'est pas sans évoquer certains romans et nouvelles de l'écrivain Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776-1822), avec qui Pocci ne partage pas seulement l'intérêt pour la marionnette, mais aussi un talent de dessinateur caricaturiste aussi bien que de compositeur. La caricature que la pièce donne du juif Mauschl (du verbe mauscheln, utilisé pour stigmatiser le parler de la communauté juive germanophone) devait néanmoins connaître une fortune plus problématique dans le contexte de l'antisémitisme allemand. Die Zaubergeige allait en effet donner lieu, en 1935, à une adaptation sur la scène de l'opéra par Werner Egk (1901-1983), un des compositeurs les plus importants de l'Etat nazi.
Le séducteur puni
Kasperl quitte sa femme Grete et son emploi auprès du paysan Stoffelbauer pour s'en aller de par le vaste monde. En chemin, il rencontre le génie des montagnes de Cuivre Cuprus, déguisé en vieillard, et lui donne les trois pièces de cuivre qu'il a sur lui. Cuprus l'en remercie en lui offrant en retour un violon magique, avec lequel il fait tout d'abord danser le juif Mauschl, dont il a découvert les malversations, jusqu'à l'évanouissement : deux brigands, Fangauf et Schnapper, en profitent pour subtiliser à Mauschl sa bourse. Kasperl se fait alors connaître à la cour du duc Richard comme le violoniste Spagatini et séduit la fille du duc, la princesse Amalie, ainsi que sa dame d'honneur. Il est surpris alors qu'il va leur donner nuitamment la sérénade, mais fait danser la garde et toute la cour, la princesse et la dame d'honneur. Il est néanmoins traduit en justice et accusé par Mauschl du vol de sa bourse, au motif de quoi il est condamné à mort. Devant son gibet, il demande encore à jouer une dernière fois de son violon, dans l'idée de faire danser tout le monde et de s'enfuir à la faveur de la confusion. Mais Cuprus apparaît avec Grete, pour retirer au violon ses vertus magiques et accorder à Kasperl la vie sauve, mais à condition qu'il reprenne sa condition première aux côtés de sa femme.
Première représentation
Münchner Marionettentheater
Éditions et traductions
Franz von Pocci: Lustiges Komödienbüchlein, drittes Bändchen, München, J.J. Lentner, 1869, 187-250