Imprimé
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Le Sac de charbon
Le Sac de charbon rappelle les farces de Molière par l’abondance des coups de bâton, mais aussi Les Fourberies de Scapin à cause de la présence d’un sac qui sert de cachette à un personnage. Cependant, la drôlerie des scènes traditionnelles de farce menées tambour battant s'accompagne ici d'une succession de morts violentes causées par Pierrot, le protagoniste de la pièce. D'abord voleur par nécessité, Pierrot se déchaîne ensuite contre le riche et méprisant Niflanguille, et devient au final un redoutable assassin, plus incontrôlable encore que Polichinelle. Toutefois, au dénouement, la morale chrétienne est sauve, la justice efficace et l'ordre restauré, puisque l'assassin finit pendu et le mauvais riche puni.
Le Pierrot de Duranty est donc ici aussi féroce et sournois que le Pierrot des pantomimes réalistes de Deburau qui avaient contribué à la gloire du Théâtre des Funambules quelques décennies plus tôt.
Une escroquerie tourne mal, le voleur et assassin finit pendu et le mauvais riche est puni
Le riche Niflanguille va acheter un sac de charbon. Il croise Pierrot, affamé, qui sollicite en vain son aide. Le charbonnier escroque Niflanguille sur le poids du sac. Caché dans le sac, Pierrot bastonne le charbonnier, Niflanguille et le domestique. Rentré chez lui, Niflanguille cherche un sabre pour percer le sac récalcitrant ; mais Pierrot en sort à temps et force le domestique à prendre sa place. Tandis que Niflanguille transperce le sac et son domestique avec, Pierrot s’enfuit avec un sac d’écus. Un gendarme veut pendre Niflanguille pour meurtre, Pierrot pour vol et le Charbonnier pour escroquerie. Pierrot tue le gendarme et le met dans le sac qu’il jette au loin tandis que Niflanguille fuit par la fenêtre. Pierrot tue le charbonnier pour ne pas partager l’argent, puis commande du vin qu’il paye à coups de bâton. Le commissaire arrive avec Niflanguille ; il pend Pierrot, mais confisque l’argent pour punir le mauvais riche.
Première représentation
Théâtre des marionnettes du jardin des Tuileries
Éditions et traductions
Duranty, Théâtre des marionnettes du jardin des Tuileries, texte et composition des dessins par M. Duranty, Paris: MM. Dubuisson et Cie, Editeurs-Libraires, 1862.
Louis Edmond Duranty, Théâtre des marionnettes. Arles: Actes Sud, 1995.