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Sandrone ai fanghi di Salsomaggiore
L'argument de cette farce, créé par la famille Preti de Modène, se retrouve très souvent dans les répertoires des différents marionnettistes émiliens, avec quelques légères variations. La version ici décrite est celle de Mario Menozzi, elle-même adaptée de celle du marionnettiste Giuseppe Orlandini qui fut le maître de Menozzi.
Salsomaggiore est l'une des stations thermales les plus importantes d'Italie, réputée pour les propriétés curatives de ses bains de boue, découvertes en 1839. Depuis lors, elle a toujours été une destination de villégiature pour la cure et le repos, en particulier pour la bourgeoisie. Dans cette farce, le comique découle donc des réactions de Sandrone, paysan inculte, face aux commodités et aux habitudes de la station thermale.
Le texte est un dialogue composé des échanges de répliques entre les deux personnages. Sandrone, toutefois, est clairement le protagoniste lorsqu'il raconte son expérience à la station thermale, seul sujet de la pièce. Son compère Fagiolino fait seulement office d'acolyte, il pose des questions à Sandrone pour faire avancer le récit et souligne, par quelques brèves observations, la naïveté du compagnon.
Un paysan découvre le confort moderne
Sandrone rentre d'un séjour aux thermes de Salsomaggiore et raconte son expérience à son ami Fagiolino. De peur de manquer le départ de 7h30, il s'était rendu à la gare avant minuit, si bien qu'au matin il avait déjà mangé tous les sandwichs préparés par sa femme Polonia. Comme c'était son premier voyage en train, Sandrone n'a compris ni le prix du billet, ni le passage du contrôleur, ni le changement de train dans une gare. Les choses se sont toujours éclaircies « subett dop » (juste après), donnant lieu à des situations très comiques.
Au restaurant de l'hôtel, il n'a pas pu commander son plat préféré parce qu'il ne savait pas son nom dans le dialecte de Salsomaggiore ; en se baladant dans la rue, il a acheté une glace et, ne sachant pas comment la manger, il l'a fait fondre dans sa poche... Fatigué de dépenser de l'argent pour une expérience qu'il juge inutile (« i fangh aj fagh da stera a cà » (je fais mes bains de boue chez moi), il a acheté un billet à la gare de Salsomaggiore pour rentrer à son village. Mais il a aussi acheté le billet de retour pour Salsomaggiore, afin que les habitants de la station thermale l'attendent inutilement !
Éditions et traductions
Remo Melloni (dir.), Occhi di vetro, occhi di legno. La tradizione burattinaia nella bassa reggiana. Reggio Emilia: Diabasis, 1990.