La pièce s'inspire très largement du célèbre vaudeville-féerie La Biche au bois ou le Royaume des fées des frères Charles-Théodore et Jean-Hippolyte Cogniard (1845), notamment de son neuvième tableau ("Le Royaume des poissons"), tout en modifiant l'action dramatique et les personnages. Son texte nous est connu par deux copies manuscrites. L'une, anonyme, acquise par Léopold Dor en 1927 auprès du marionnettiste Joanny Durafour, est conservée dans le Fonds Léopold Dor du Musée des Arts de la Marionnette - Musée Gadagne, sur un cahier qui contient aussi Le Propriétaire et une pièce sans titre. La seconde, attribuée à Louis Josserand, appartient à la collection Marcel Temporal conservée à l'Institut International de la Marionnette (aujourd'hui Pôle International de la Marionnette Jacques Félix). La version ici décrite est celle du Fonds Léopold Dor.

Gnafron et Guignol se trouvent dans une forêt, sans savoir où dormir ni quoi manger. Ils décident de se coucher sous un arbre. Pendant qu’ils dorment, Péterman attend son rendez-vous de minuit avec Satan pour signer un pacte. Un diablotin apparaît et lui indique l’endroit où est caché un trésor que Péterman veut trouver. Mais il y a une condition : le trésor ne peut être touché que par une personne ignorante de sa valeur. Péterman remarque Guignol et Gnafron, et les invite chez lui. Quelque temps plus tard, il leur propose de partir "travailler aux États-Unis". Tous deux acceptent sans hésitation.

Pendant leur voyage, ils vivent plusieurs péripéties et finissent par être avalés par deux grands poissons, qui les recrachent près de l’entrée de la grotte des sirènes. Là-bas, ils rencontrent une tanche et une carpe qui veulent épouser les deux étrangers. Plus tard, Guignol et Gnafron voient la tanche et la carpe sous la forme de deux jeunes fées. Péterman arrive à son tour, mais les fées le transforment en monstre, car il voulait vendre son âme au diable. Guignol et Gnafron épousent alors les fées et deviennent rois de la mer.