Manuscrit
15 pages
Auteur(s)
Das goldene Ei
Ce prologue est un écrit de circonstance composé par Franz von Pocci pour l'occasion de l'ouverture d'une nouvelle salle au théâtre de l'Odéon à Munich en 1860. Il reprend sur un mode parodique des motifs merveilleux bien connus du théâtre de marionnettes, puisque le début du texte, jusqu'à l'apparition de l'œuf, rappelle par bien des aspects le début du Faust publié par Karl Simrock en 1846, que « Papa » Schmid, le marionnettiste avec qui Pocci travaillait, avait monté dès 1859, dans l'année qui suivit la fondation de son théâtre. Le doute existentiel de Faust est remplacé par l'abattement du magicien Negrocephalus, à qui le travail ne réussit pas : ce n'est décidément pas son jour. Son famulus Putzlmayer fait penser au famulus Wagner ou même au Kasperl de la pièce de Simrock, avec sa nonchalance et sa propension à s'essayer à des tours de magie sitôt que le maître a le dos tourné. Le génie que Putzlmayer invoque, Gockelhahn, rappelle d'ailleurs le démon que le Kasperl de Faust fait apparaître : Auerhahn (Hahn désigne le coq en allemand). Negrocephalus semble être une traduction gréco-latine de la locution « tête-de-nègre », apparue en français à partir de 1829. Pocci aime jouer avec le langage et la liste des personnages le montre : le dernier personnage, celui qui sortira de la coquille, y est désigné comme un « inconnu bien connu ». L'auteur fait des cachotteries... Ce personnage très attendu est en tout cas le digne cousin de Pulcinella, dont la tradition veut qu'il soit lui aussi né d'un œuf.
La naissance mythique du héros
Ce jour-là, le seul esprit que le magicien Negrocephalus parvient à invoquer est l'esprit-coq Gockelhahn. Celui-ci lui apprend que son épouse, la poule Gackerackack, est en train de couver un œuf d'or, qu'il promet à Negrocephalus de lui rapporter. Le magicien fatigué se retire dans son cabinet, en demandant à son famulus Putzlmayer de faire le guet. Mais Putzlmayer préfère se divertir en faisant de la magie à partir du grimoire de Negrocephalus et invoque à son tour Gockelhahn, qui revient avec l'œuf promis. Quand une voix en sort, Putzlmayer prend peur et se résout à alerter Negrocephalus, avant de prendre la fuite. L'habitant de l'œuf continue de réclamer à corps et à cris qu'on le laisse sortir et Negrocephalus commence à s'inquiéter à son tour. Il fait jurer à l'être enfermé dans l'œuf de ne pas le manger, avant de se risquer à briser la coquille avec sa baguette magique. Coups de tonnerre, éclairs – et Kasperl sort de l’œuf.
Première représentation
Prologue pour l'ouverture d'une nouvelle salle à l'Odéon de Munich, joué 75 fois entre 1860 et 1926.