Cette petite histoire en vers, accompagnée de silhouettes d'ombres de la main de Pocci, est la troisième et dernière partie du cycle de poèmes pour ombres publié en 1854 dans l'almanach pour enfants Was Du willst et reproduit l'année suivante dans les Münchner Bilderbogen. L'auteur semble s'inspirer du modèle de la récitation de poèmes narratifs décrivant les scènes représentées sur l'écran des théâtres d'ombres pour concevoir ses planches illustrées dans l'esprit des « silhouettes » (Schattenrisse), un genre à part entière dans l'illustration de la période du Biedermeier dans les pays allemands. Le fil narratif est toutefois interrompu par le monologue plaintif de Kasperl sur l'île des anthropophages, ainsi que par le chœur des cannibales qui le suit de peu. L'envoi du poème révèle qu'il s'agit d'un prologue à une pièce de marionnettes : Kasperl in der Türkei, qui prend immédiatement sa suite dans la première édition.

Kasperl part en Amérique sur une barque, mais il est avalé par une baleine qui le recrache sur une île habitée par des cannibales. Ils le salent et le confisent à la graisse de baleine. Attiré par la graisse, un aigle enlève Kasperl sur le point d'être mangé et le ramène en Europe. Kasperl parvient à s'enfuir et rencontre un cavalier qui le ramène à sa famille. Cette pièce en forme de prologue se termine par une invitation à prendre place devant le castelet pour le début de la représentation.