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49 pages
Auteur(s)
La Iena di San Giorgio
Tragedia per marionette
En 1933, dans la campagne turinoise, l’écrivain Guido Ceronetti assiste, encore enfant, à une représentation de La Iena di San Giorgio (« La Hyène de San Giorgio ») par le marionnettiste Gualberto Niemen. C’est cette même représentation qui, trente-sept ans plus tard, sert à Ceronetti de point de départ pour une réécriture (Einaudi, 1994) destinée à son théâtre de marionnettes, le « Teatro dei Sensibili », fondé avec Erica Tedeschi au cours de cette même année 1970. Entre légende populaire et fait divers, l’histoire de la « hyène » de San Giorgio a été souvent jouée dans les castelets des marionnettistes. En 1835, un boucher de San Giorgio Canavese, Giorgio Orsolano, a été condamné à mort pour le meurtre de trois jeunes filles qu’il avait d’abord violées, puis coupées en morceaux afin de faire croire qu’elles avaient été victimes d’animaux sauvages. L’opinion publique a ensuite répandu le bruit qu’Orsolano, la « hyène », avait utilisé la chair de ses victimes pour confectionner les produits de sa boucherie. Le thème du boucher meurtrier est au centre du premier texte que l'écrivain Guido Ceronetti a composé pour son théâtre de marionnettes, le « Teatro dei Sensibili ». Le texte littéraire de Ceronetti est une réécriture moderne et sophistiquée d'une histoire qui fait désormais partie du répertoire de plusieurs grandes familles de marionnettistes.
Un boucher assassin reste impuni
Le boucher de la ville de San Giorgio, Barnaba Caccú, est célèbre dans tout le Piémont pour ses saucisses. La ville vit sous la menace de la « Iena di San Giorgio » (« la Hyène de San Giorgio»), un criminel vicieux qui enlève et tue des jeunes filles. Deux jeunes aristocrates de la ville, le comte Femorino et Angiolina, se retrouvent impliqués dans la révélation de l'identité de la Hyène. Angiolina comprend immédiatement que derrière son amant secret se cache le criminel et, rejetant Femorino, elle l'épouse volontiers. Entre-temps, chez Angiolina, ses parents ont invité Femorino à dîner : sur la table est servi un saucisson du célèbre boucher de San Giorgio. Femorino trouve dans son assiette une bague encore attachée à un morceau de doigt. Personne, pourtant, ne se doute de rien et Femorino se rend chez le boucher juste pour lui rendre la bague. Pendant ce temps, dans l'atelier caché de la boucherie, Caccù, aidé de son serviteur Crimea, a attaché Angiolina sur la table pour la transformer en saucisse, mais lorsqu'il entend quelqu'un arriver, il s'enfuit. Ainsi, lorsque Femorino entre dans l'atelier, il y voit Angiolina ligotée et Crimea : celui-ci est donc pris pour la Hyène. Entre-temps, Caccú s'est rendu à la gare déguisé en nonne pour s'échapper, et il s'attend à ce qu'on envoie toute l'armée à sa poursuite. Cependant, personne ne fait attention à lui. Indigné de ne pas être reconnu comme le grand criminel qu'il est, Caccú avoue tout, même au roi Victor Emmanuel II, mais personne ne le croit. Resté seul en scène, il crie en vain « c'est moi, je suis la Hyène de San Giorgio ».
Première représentation
Il testo de La Iena di San Giorgio fu la prima rappresentazione del Teatro dei Sensibili, creato da Guido Ceronetti e Erica Tedeschi nel 1970.
Éditions et traductions
La Iena di San Giorgio. Tragedia per marionette. Torino: Einaudi, 1994.