Images de la vie de saint François d'Assise - Michel de Ghelderode (Adémar Adolphe Louis Martens)

Images de la vie de saint François d'Assise

Michel de Ghelderode (Adémar Adolphe Louis Martens)
| 1926 | Bruxelles, Belgique
Personnages
François, La Fièvre, La Mort armée, La Fille de cabaret, Un Soldat de toutes les guerres, Un Soldat de toutes les guerres, Le Charlatan, Un Infirmier, Foule (deux ou trois figurants à têtes d'animaux), Spectres, Marionnettes, Voix céleste, L'Idée du Christ, L'Ivrogne, Le Lépreux, Une Tête, Une autre Tête, Divers personnages insulteurs : Bossu, Boiteux, Scaphandre, Ballerine en tutu, Académicien, Lutteur de baraque, La Lune, Le Soleil, L'Évêque, Le Juge, L'Avocat, Le Gendarme, Le Speaker, La Tête d'un moine, Mimes, Le Pape, Le Diable, Un Frère possédé, Un Bourgeois, Un Roi nègre, Ange I, Ange II, Ange au trapèze, La Pauvreté, L'Angoisse, L'Écho, Le Tentateur, Le Néant, L'Esprit, La Matière, Dieu, Orphée
Nombre d'actes
5
Note

En 1926, Jan Boon (1898–1960) — journaliste, homme de théâtre et ami de Ghelderode — présente ce dernier à Johan de Meester (1860–1931), metteur en scène de la troupe du Vlaamsche Volkstooneel (Théâtre Populaire Flamand). Cette année-là marque le septième centenaire de la mort de saint François d'Assise, et le Vlaamsche Volkstooneel souhaite créer un spectacle commémoratif sur ce thème. En quelques semaines, Michel de Ghelderode rédige la pièce, qui est immédiatement traduite en flamand par Willem Doevenspeck sous le titre Beeldekens uit het leven van Sint-Franciskus van Assisi.

La pièce se distingue notamment par son audace et sa forte singularité, comme la simultanéité de certains dialogues, le jeu avec des têtes cartonnées d'animaux et des marionnettes à fils faites d'un masque et d'un morceau de tissu, pour figurer les spectres des soldats morts, ou d'autres marionnettes complètes pour les soldats vivants par exemple.

Résumé

Un ancien soldat devient un saint et monte au ciel

La Fille de cabaret interroge la Mort armée : pourquoi est-ce toujours elle qui revient, et non les jeunes hommes partis ? Celle-ci, accompagnée de deux « soldats de toutes les guerres », déclare que « le sang, comme le vin, est fait pour couler ». Elle ordonne alors à ces deux soldats de boire, car « il ne faut pas que l’homme soit conscient ». Plus tard, après un grand tumulte, François apparaît, porté sur une civière et suivi de la Fièvre, « un personnage singulier, irréel autant que possible ». François raconte le combat qu’il a mené contre l’Invisible. Mais la Fièvre commence à l’envelopper : il est désormais entouré de marionnettes-soldats, boit, et tente en vain de résister. Après un long combat, la Fièvre sort de scène avec lui.

Marchant dans une ville imaginaire, il cherche celui qui l'a appelé, rencontre un ivrogne et un lépreux. Mi-endormi, il voit une foule s'en prendre violemment à Jésus dont la dernière parole; adressée à François, est : "aime". Peu après, comme dans un rêve, François se trouve devant un tribunal grotesque où son père l'accuse de réfléchir. Au fur et à mesure, François retrouve sa force et affirme son dévouement envers l'amour absolu. François se dépouille de ses vêtements, mais l'évêque le couvre de son manteau et l'emmène.

François, dans un cortège, s'adresse à la foule et s'excuse de ne savoir utiliser que des mots simples. Il s'adresse ensuite aux oiseaux. Devant le rideau, un speaker présente différents épisodes de la vie de saint François, comme dans un spectacle de music-hall: on le voir rencontrer le pape, boxer le diable qui menaçait un moine, prêcher en Afrique, puis apaiser un loup en lui parlant.

En présence d'anges, François se fiance avec Mademoiselle La Pauvreté. Après avoir combattu l'Angoisse, il apparaît à trois moines sur une montage, portant les stigmates. On le voit ensuite avec Pauvreté, marchant dans la campagne hivernale et commençant à douter, mais Pauvreté l'empêche de se décourager. Ils rencontrent la Mort, François chasse la Pauvreté et plonge dans la solitude. Le Tentateur le rejoint et tente de le convaincre que tout effort et inutile puisque tout retourne au néant. Le Néant, l'Esprit et la Matière dansent une pantomime grotesque, mais ils sont interrompus par un ange qui combat le Tentateur. La Mort revient ainsi que les trois moines. François meurt et monte au ciel.

La pièce s'achève par un épilogue présenté par le Speaker qui montre les funérailles du saint, son arrivée au ciel, puis un tableau caricatural de la vie moderne. Celui-ci s'effondre et laisse apparaître un panneau qui porte les inscriptions suivantes, adressées à saint François: "Sauve nous. Sauve le monde. On demande des saints."

Date de composition
1926

Première représentation

Mechelen, Belgique, 24 / 01 / 1927 -

Het Vlaamsche Volkstooneel, mise en scène Johan de Meester

Publications et traductions

Publication

Michel de Ghelderode, Beeldekens uit het leven van Sint-Franciskus van Assisi. Vlammse Volkstooneel Uitgaven nr. 4, 1927.

Édition moderne

Michel de Ghelderode, Images de la vie de saint François d'Assise. Morlanwelz : Édition Lansman, 1995.